Seule, ou presque

Là, bien en vue, était le salut: il suffisait simplement de casser la vitre et la muselière que cette salope lui avait serrée sur le museau, puis de hurler: Au secours, au secours, sauvez-moi d'Annie! Sauvez-moi de la déesse!
En même temps, une autre voix hurlait en lui: Je serai gntil, Annie! Je ne crierai pas! Je serai gentil! Jee srai gentil pour l'amour de la déesse! Je promet d'être gentil, simplement ne m'enlevez pas un autre morceau!

Misery - Stefen King

L'agonie mentale d'un homme aux jambes broyée, privé de son pouce gauche et de son pied gauche par une femme folle à lier mais également sa "lectrice numéro un" n'émut pas Phénix le moins du monde. Elle n'interrompit sa lecture à voix haute uniquement pour lever les yeux de son livre, attirée par un mouvement dans son champ de vision. Un écureuil observait la jeune fille, la tête inclinée sur le côté. Moïra ferma son livre et le posa à côté d'elle.
-Je sais ce que tu penses petite créature. L'être humain est un spécimen bien étrange avec une mentalité fort complexe. Nous ne les comprenons pas et ne les comprendrons jamais tu sais.

Assise au pied d'un grand arbre, Phénix tendit une main vers l'écureuil, un vague sourire se dessina sur ses lèvres. C'est alors que se produisit quelqe chose qu aurait fasciné les psychologues. Les yeux de la jeun fille dans sa grande robe noire s'animèrent. Ils s'animèrent d'une façon totalement animal. Laissant passer l'expression rassurante, protectrice et maternelle que seuls les animaux, des êtres dépourvus de langages, peuvent produir. Et le petit animal s'approcha de Moïra. Il se laissa caresser la tête, puis alla se lover sur les genoux de la jeune fille. Celle-ci récupéra son livre et poursuivit sa lecture, dans sa tête cette fois-ci. L'homme avait crié. Le policer l'avait entendu. La déesse lui était passé sur le corps avec une tondeuse à gazon.
Le visage de Phénix, vierge de tout signes d'ancienne émotion, était aussi vierge d'émotion actuelle. Ses yeux s'agrandirent légérement de surprise quand l'écureuil lui sauta des genoux et s'enfuit. La jeune fille le suivit du regard, puis chercha ce qui avait bien put occasionner sa fuite. Son regard se figea sur un point. Elle n'était plus seule.

[Puis-je?]

voui ^^

[Génial! Je le joue avec Jasper (comme ça yen aura aussi pour Aliiice]

[dsl du temps que j'ai mis; j'étais overbooké samedi (oué oué dis juste que t'es allé à la fête foraine puis au cinoch...)]

Phénix observa le jeune homme qui venait de pénétré dans la clairière. Elle l'écouta sans ciller, sans sourire. Mais elle se leva et s'inclina devant l'inconnu, comme les grandes dames du temps passé, en tenant la jupe de sa robe.

- Merci de vous inquiéter pour moi noble vampire, mais je n'ai besoin de rien.

Oui, Moïra savait que cet homme était un vampire. Son père lui avait apprit à les reconnaître. De toute façon, si on y faisait ne serait-ce qu'un tout petit peu attention, on pouvait très vite voir que certaines personnes ne sont pas humaines. Sans chaleur, sans odeur, dégageant un aura étrange qui te fait tenir ta langue. Phénix ressentait tout cela, bien que ça ne l'atteigne pas le moins du monde. Elle n'avait pas peur des vampires en plus de cela. Elle avait apprit beaucoup de chose avec son père.

-Il me semble que vous me connaissez mieux que je ne vous connais.
Dites-moi, comment avez-vous découvert... Le secret?

Phénix observa le vampire. Elle resta un instant sans répondre et son regard se perdit dans le vague. Ses souvenirs lui revinrent en tête. "dis-moi Phénix ma petite fille, tu sais qu'est un vampire?... Cesse de pleurer, un vampire te mépriserait instantanément pour cela... soit moins sensible Moïra!... pense aux vampires!... tu dois être une femme parfaite pour un vampire... non, Phénix, l'amour n'existe pas, ne croit pas tout ce qui est écrit dans les livres... tu dois épouser un vampire... les vampires... un vampire...."
Le regard de Moïra cilla et se refixa sur le vampire qu'elle avait en face d'elle. Le premier vampire à qui elle parlait. Mais pas le premier qu'elle voyait.

_ Mon père vous connait depuis des années. Il a collaboré avec votre race pour certaines affaires pas très... catholiques allons-nous dire. Quand à moi, je dois juste épousé l'un d'entre vous. Pour l'honneur de mon père et pour ma vie.

Elle parlait d'affaires pas très catholiques et même carrément sanglantes dont elle n'ignorait rien. Elle parlait d'un devoir qui lui avait dévoré toute son enfance et qui avait fait d'elle une poupée de cire. Elle parlait de sa vie qui ne durerait pas très longtemps si elle ne se soignait pas. Elle parlait, sans la moindre émotion. Après tout, elle n'était qu'un être vivant parmi des millards. Que valait-elle? C'est ce que lui avait enseigné son père.

-J'aimerais discuter un peu avec votre père. Ce serait possible? Ou pourrais-je le trouver?

Phénix regarda le vampire sans parler. Elle pouvait deviner ce qu'il pensait. Sans la comprendre pour autant, la jeune fille avait apprit beaucoup de chose sur la psychologie à travers les livres qu'elle avait lut. Misery, le livre qu'elle était en train de lire, en relatait un bon bout. Il y avait donc plusieurs possibilité. a) Le vampire était totalement contre l'idée que l'on puisse marier un humain à un vampire. Du racisme pour et simple donc. b) Il savait bien que beaucoup de vampires étaient des êtres abjects (Moïra elle même le savait parfaitement, mais elle obéissait à son père.) c) Il était très intéressé par le projet de son père. Rien qu'au ton qu'avait prit la voix du vampire, Moïra savait qu'elle pouvait éliminer le c). Et aussi le a). Sinon il se serait plutôt mis en colère non? pourquoi cacher le fond de ses pensées devant une poupée sans défense? Que pouvait-elle bien faire contre ses idées? Ou contre lui-même, un vampire?

_ Je me nomme Phénix Moïra Blackwood. Quand au reste, je pense devoir m'abstenir de vous renseigner plus sur mon père. Autant dans son intérêt, que dans le mien, et que dans le votre. Mais puisque vous connaissez mon nom à présent, une petite recherche devrait suffire. Il n'y a pas beaucoup de Blackwood en France.

Moïra ne cherchait nullement à protéger son père. Pourquoi? Pourquoi le ferait-elle? Mais aussi, pourquoi renseignerait-elle plus ce vampire? Pourquoi enverrait-elle son père à la morgue, dans le pire des cas?

_Puis-je savoir que lui vaudrait votre noble visite?

Phénix cligna des yeu aux noms des vampires. Vladimir et Stephan? Cela lui disait vaguement quelque chose. Très vaguement quelque chose. Un petit piont blanc dans la brume qu'étaient ses souvenirs d'une vie trop automatique pour laisser de quelconque souvenirs.

Phénix écouta avec attention le discours du vampire. C'était... ignoble. Ignoblement mélodramatique. Moïra, qui était pourtant très peu apte à trouver des choses biens et d'autres mauvaises, évitait un maximum ces livres riddicules de pseudo tragédie. La vie est la vie à travers toute l'horreur qu'ils'y trouve et point barre. On marche droit devant soit. Des fois ça passe. Des fois ça casse. En ce qui concerne Phénix, tout avait cassé depuis sa naissance, et tout continuait de se désintégrer. Alors un peu plus ou un peu moins. Peu importe au fond.

_ Je suis flattée de l'attention que vous me portez. Mais je suis la réincarnation de la femme de mon père, Je morte en me mettant au monde, et j'ai la maladie des os de verres. Voilà pourquoi mon père veut que je me marie avec un vampire. Pour protéger la réincarnation de Moïra, ma mère. Moi même je voudrais bien me débarasser de cette maladie.

OUi, son père lui avait fait clairement comprendre depuis sa tendre enfance, qu'elle était la réincarnation de sa mère. Encore une chose qui influença son esprit de cire.